| Raoul Dufy, la Seine, de Paris à la mer
Dépot du Centre G. Pompidou au musée
des Beaux-Arts de Lyon
© A.D.A.G.P. |
La Seine de Dufy s'installe à LyonLe musée des Beaux Arts de Lyon offre à ses visiteurs une nouvelle œuvre de Raoul Dufy : La Seine, de Paris à la mer. Christian Briend nous en dit plus.
Dans quel contexte cette œuvre monumentale a-t-elle été créée ?
Christian Briend. C’est pour l’Exposition universelle de 1937 à Paris que Raoul Dufy reçoit la commande de deux décors pour le Palais de Chaillot : La fée électricité et La Seine, de Paris à la mer. De nombreux artistes ont participé à cette entreprise mais l’œuvre de Dufy reste la plus réussie à mon sens. A l’origine le décor était composé de deux panneaux : Otton Frierz représentait La Seine de sa source à Paris tandis que Dufy prolongeait l’itinéraire du fleuve jusqu’à la mer. L'œuvre de Dufy ornait le bar-fumoir du Palais de Chaillot avant la transformation du lieu par la salle Gémier.
Décrivez-nous cette composition.
Christian Briend. Tout comme La fée électricité, l’ensemble du décor présente un panorama des différents monuments sur l’itinéraire de la Seine. Au centre de cette vue d’avion, des figures allégoriques féminines symbolisent le fleuve et ses deux affluents, l’Oise et la Marne : une composition tripartite où le paysage est analysé avec une grande préciosité. Chaque panneau mesure plus de 3m50 de large. L’œuvre est déposée par l’État pour une durée indéterminée.
Pourquoi cette œuvre vous intéressait-elle en particulier ?
Christian Briend. Il y a deux ans nous avons organisé une rétrospective Dufy à Lyon. C’est à ce moment que j’ai pris connaissance de cette composition alors conservée dans les réserves du musée national d’art moderne. Il était dommage de laisser cette œuvre se délabrer alors que nous possédions un emplacement adapté à sa destination initiale : le nouveau restaurant du musée. Outre les nombreuses œuvres de Dufy, notre collection permanente conserve une esquisse pour l’un des trois panneaux, l’arrivée au port du Havre. On peut également évoquer une exposition-dossier et une monographie sur ce décor qui devrait paraître au printemps prochain.
Et la restauration ?
Christian Briend. Déjà fragilisés par la déposition des années 60, les trois panneaux ont survécu à une fuite d’eau dans les réserves du centre Georges Pompidou. Montée sur toile lors de son arrachage des parois du bar-fumoir, la composition présentait des soulèvements et des lacunes. Une équipe de restaurateurs travaille depuis la fin du mois d’août sur le support et la réintégration de la couche picturale. Une fois les traces d’humidité disparues, un refixage pictural partiel redonne à l’œuvre toute sa cohérence. Après avoir été exposée dans la chapelle durant toute sa restauration, la composition de Dufy rejoint aujourd'hui les murs du restaurant.
| Stéphanie Magalhaes 27.11.2001 |
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