Christian Astuguevieille, Bracelet «homard» en bois et cuir noir. L'une des pièces favorites du créateur.
| | Des bijoux fous, fous, fousÀ Drouot Montaigne, Christian Astuguevieille met en vente 650 bijoux de sa création sous le marteau de maîtres Rieunier et Bailly-Pommery.
Quelles sont les pièces mises en vente ?
Christian Astuguevieille. Les bijoux mis en vente sont le résultat de 20 ans de carrière. Ce sont des prototypes de défilés des annnées 1979-1999. Je les ai conçus dans mes ateliers à la demande des créateurs comme Claude Montana, Missoni, François Andrevie, Guy Paulin pour Chloé, Dietmar Sterling mais aussi pour des maisons comme Lanvin, Hermès ou Patou. Tous ont été créés dans une grande liberté et dans un esprit ludique. J’ai toujours tenu à donner une nouvelle vie à des matériaux qui a priori n’étaient pas ceux de la bijouterie : ficelle, papier, chutes de cuir, rubans, plexiglas....
Pourquoi avoir décidé de vous séparer de ces bijoux ?
Christian Astuguevieille. Depuis mes débuts, j’avais conservé ces prototypes pour garder une trace de mes créations. C’était d’autant plus important que les bijoux de défilé sont par nature éphémères. Ils sont portés une fois et après, ils sont prêtés à quelqu’un, déposés quelque part et très vite perdus. Aujourd’hui, ces archives sont un peu pesantes et j’ai envie de les partager. Il faut qu’ils sortent de leurs cartons même si tous me sont chers et que ce matin, je suis venu un peu plus tôt pour les revoir et revivre quelques instants avec eux avant qu’ils ne soient dispersés.
Quels sont les acheteurs attendus?
Christian Astuguevieille. C’est assez varié. D’après les gens qui sont venus à l’exposition, on trouve des musées, des collectionneurs ou des particuliers qui pensent déjà à leurs cadeaux de Noël. En ce qui concerne les musées, on peut imaginer que des établissements qui possèdent déjà certaines de mes œuvres peuvent être intéressés, comme le musée des arts décoratifs à Paris qui a une collection d’une trentaine de bracelets, le Victoria and Albert Museum de Londres ou l’Institut de la Mode de Marseille. Aujourd’hui ce sont des vrais documents de mode d’une époque révolue où 7 à 8 mannequins faisaient plusieurs passages, où on aimait les gros bijoux... De toutes les manières, cela me plaît que ces bijoux soient à la fois exposés, portés et aimés.
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