Mort d'un marchand de tableaux

Fils de Georges Wildenstein et de Jane Lévy, il représentait la troisième génération d’une famille de collectionneurs experts et avisés. Le fondateur de cette lignée était Nathan, son grand-père, qui se fit un œil dans les galeries du musée du Louvre. Georges, son père, se passionna pour les cubistes et entretint de longues amitiés avec Picasso, Dali et Max Ernst. Daniel perpétua la tradition familiale, en agrandissant les collections, dont l’importance a, par ailleurs, toujours été auréolée de mystère. Il prit également la direction de la Gazette des Beaux-Arts en 1963 et fut un grand éditeur d’ouvrages sur l’art. Son expertise fit très vite référence auprès d’historiens d’art, de conservateurs et de collectionneurs et fut couronnée par son élection en 1971 à l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France. Il fut aussi directeur de 1956 à 1962 des expositions du Musée Jacquemart-André à Paris. Mécène, il offrit, par exemple, en 1985 La partie de croquet de Pierre Bonnard au musée d’Orsay.

Parmi les catalogues raisonnés qu’il a publiés, sur des peintres du 18e au 20e siècle, on retiendra particulièrement ceux consacrés à Claude Monet et Edouard Manet. Sa spécialité était l’impressionnisme. Directeur des nombreuses galeries héritées de son père, à New York, Londres, Buenos Aires et Tokyo, il prit la décision de fermer celle de Paris, peu après les accusations d’André Malraux. Le ministre de la culture de Charles de Gaulle prétendait que Georges Wildenstein avait corrompu les fonctionnaires de son ministère afin de vendre hors de France La bonne aventure de Georges de la Tour. Des scandales, la famille Wildenstein en connut d’autres. Mais la saga continue avec Alec et Guy, désignés successeurs par leur père, et six petits-enfants...