Sérgio Telles, Lisbonne, Estrela, 2000, 73 x 60 cm
© Fondation Calouste Gulbenkian
| | Sérgio Telles, un Brésilien sur le TageLe peintre-diplomate, coloriste impétueux et spontané, célèbre les paysages et les gens du Portugal.
Deux hommes veillent sur la nouvelle exposition du centre culturel portugais à Paris : Calouste Gulbenkian et Sérgio Telles. D’un côté, le buste de l’homme d’affaires britannique d'origine arménienne qui a bâti sa fortune sur l'exploitation du pétrole et a choisi le Portugal pour accueillir sa fondation et de l’autre, l’autoportrait d’un diplomate d’origine brésilienne qui arpente les villes et les campagnes portugaises depuis des décennies. C’est entre ces deux regards, à la fois distants et bienveillants, que se déploie l’hommage de Sergio Telles-peintre au pays de la saudade.
Les 25 toiles présentées, peintes pendant les trente dernières années transportent dans un univers chatoyant et lumineux. Leurs touches empâtées de couleurs vives rapportent des substances saisies sur le vif, les murs blanchis à la chaux de l’Algarve, le pont sur le Tage construit par Eiffel à Porto, le château Saint Georges et les places de Lisbonne. Pourtant, il n’y a pas de nostalgie dans ces célébrations de l’atmosphère chérie. Le Portugal de Telles est définitivement celui du monde contemporain. Des familles attroupées pique-niquent près des barques retournées, survivance de l’attente du retour des pêcheurs. Des voitures circulent sur les voies qui bordent le fleuve au bas du quartier de l’Alfama. Tout un monde grouille dans ces rues ombragées, des vélomoteurs vrombissent, des femmes en noir s’interpellent depuis leurs fenêtres, des hommes se reposent sur un banc...
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