| | L'Unesco se penche sur les fonds marinsL'organisation annonce une convention internationale pour protéger le patrimoine sous-marin.
PARIS, 29 oct (AFP) - L'UNESCO s'apprête à adopter une convention internationale pour protéger le patrimoine subaquatique mondial contre les chasseurs de trésors, a annoncé lundi l'organisation internationale. L'examen du texte par les 188 Etats membres de l'UNESCO (Organisation des Nations-Unies pour l'éducation, la science et la culture) a débuté lundi matin au siège de l'organisation, à Paris, selon un communiqué. Les trésors sous-marins sont aujourd'hui sérieusement menacés. "De nouvelles technologies facilitent l'accès aux épaves situées en eaux profondes et ces technologies coûtent de moins en moins cher", souligne la directrice de la Division du patrimoine culturel de l'UNESCO, Lyndel Prott. Les bénéfices sont conséquents pour les chasseurs de trésors, qui sont de plus en plus nombreux. Récupérés à des fins commerciales, ces objets rejoignent les collections privées au lieu d'être enregistrés et étudiés par les spécialistes. "C'est tragique pour l'humanité dans son ensemble. Là où il n'y a pas de savoir, il n'y a pas de mémoire", selon le sous-directeur général de l'UNESCO pour la Culture, Mounir Bouchenaki.
Si certains Etats ont déjà pris des mesures pour préserver cet héritage dans leurs eaux territoriales, rien ne protège le patrimoine situé au fond des eaux internationales. C'est tout l'enjeu de cette convention, préparée depuis quatre ans par des experts de plus de 90 pays. Le texte, qui prévoit un pouvoir de sanction, entrera en vigueur quand 20 Etats l'auront signé. Le point le plus controversé de cette convention est la priorité donnée à la préservation "in situ" du patrimoine subaquatique. Selon certains, cela revient à priver le public de cet héritage, livré à la destruction naturelle. Si plus de 60.000 pertes de voiliers et vaisseaux de guerre ont été recensées depuis le XVIe siècle, on estime à trois millions le nombre d'épaves non découvertes disséminées au fond des océans. La convention protège aussi des cités englouties ou les vestiges de civilisations anciennes, comme le phare d'Alexandrie (Egypte) ou les villages néolithiques immergés sous la mer Noire, qui pourraient aider à expliquer le Déluge biblique.
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