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Le denier de saint Pierre en euro ?

Des bénédictions papales aux billets pour les musée, le Vatican profite de l'introduction de la nouvelle monnaie pour augmenter ses prix.

CITE DU VATICAN, 2 jan (AFP) - Le Vatican s'est mis mercredi sans problème à l'euro, profitant même de l'occasion pour ajuster ses prix à la hausse à commencer par la "bénédiction papale" qui est passée de 5.000 lires à 3 euros, soit une hausse de 0,46 euro. Tout parchemin de bénédiction papale acheté dans les magasins de souvenirs doit être authentifié par l'Aumônerie apostolique du Vatican à laquelle est versée cette "aumône" destinée aux pauvres qui s'adressent au souverain pontife. Les musées du Vatican (10 euros) et la visite de la coupole de la basilique Saint-Pierre (5 euros par l'ascenseur et 4 euros par l'escalier) sont également plus chers avec le passage à la monnaie européenne. Il s'agit d'ajustements prévus depuis longtemps, le prix des billets n'ayant pas changé depuis des années, ont expliqué les responsables. Ces derniers ont justifié les longues files d'attente aux portes des musées et des ascenseurs de la coupole par la période très touristique, mais aussi par le fait de rendre la monnaie en euro, une opération ralentissant l'achat des billets. Les administrations du petit Etat de 44 hectares ont distribué aux différents guichets et bureaux ouverts au public une grande quantité de la nouvelle devise, achetée en Italie.

Les accords de Latran de 1929 avaient confié à l'Italie la frappe, pour un montant équivalent à 671.000 euros, de la monnaie vaticane ayant libre circulation dans l'ensemble de la péninsule. Bruxelles ayant accepté de renouveller cet accord en 2001, le Vatican aura à partir de mars prochain ses propres pièces en euro gravées à l'effigie du pape Jean Paul II, mais pas de billets. En contrepartie, tous les euros auront cours légal au Vatican même si celui-ci ne fait pas partie de l'UE, une mesure valable également pour la république de Saint Marin. Les citoyens du Vatican n'étaient pas très nombreux mercredi à se presser aux guichets de la banque du Saint-Siège, l'Institut pour les oeuvres de religion. A la poste centrale les rares clients payaient en lires, alors que dans les bureaux de poste ouverts sur la place Saint-Pierre, seul quelques rares touristes et pèlerins disposaient d'euros dans leurs porte-monnaies, selon l'un des préposés. Au magasin de souvenirs du Vatican, le bureau de change a travaillé dur pendant toute la matinée. "On change surtout des petites sommes pour permettre aux pèlerins d'acheter plus facilement des objets marqués en euro", a expliqué un employé. A la pharmacie du Vatican, installée au coeur même de l'Etat pontifical mais ouverte à tout le monde, six caisses ont été ouvertes, dont quatre en lires et deux en euros, partagées entre les rayons médicaments et parfumerie. Les caisses euros ont été pratiquement desertées par les consommateurs. Pas de problèmes à l'unique supermarché du Vatican : il est fermé jusqu'au 12 janvier pour inventaire. Par contre le trafic en euros est important au service photo de l'Osservatore Romano, où les pèlerins qui ont assisté mercredi à l'audience générale pouvaient acheter leurs photos avec le pape. En revanche, les euros et centimes d'euro sont encore rares dans les troncs de Saint-Pierre, selon un chanoine. Le chapitre de la basilique espère récupérer les lires restées dans les poches et les fonds de tiroirs des Italiens dès que la double circulation des devises se terminera le 28 février.

par Bruno BARTOLONI

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  AFP
03.01.2002