Balthus, les derniers mots...

Durant deux ans, l’auteur de cet ouvrage, également biographe de Marguerite Duras, Blaise Pascal, Albert Camus ou Saint-Exupéry, s’est rendu au chalet de Rossinière en Suisse où il a longuement écouté les réflexions du peintre et les témoignages de sa famille. Des paroles qui sonnent comme le testament d’une vie et d'une œuvre, empreint de nostalgie, de sagesse et de foi. Sous forme de 107 petits chapitres, l’artiste livre ses préoccupations, ses souvenirs, ses amitiés et ses craintes.

On y apprend les conséquences de la fugue de son chat Mitsou dans son enfance et pourquoi le « garçon aux chats » leur vouait un tel amour. Sans ordre véritable, les pensées de Balthus sont couchées sur le papier, passant des souvenirs de jeunesse à des réflexions personnelles, de ses pensées sur l’œuvre de Chagall à ses relations avec Rilke. On découvre que sa passion pour Antoinette de Watteville lui inspira ses très belles lettres d'amour, qu'il portait le kimono et a incité sa Setsuko à en faire autant ou encore qu'il admire Richard Gere et Sharon Stone. Un livre qui s’appuie sur des paroles et dans lequel on a du mal à percevoir la part du peintre et celle de l’écrivain.

Cet ouvrage n'est pas un recueil des pensées artistiques du peintre mais plutôt une intrusion dans un univers personnel qui apporte finalement peu d’éléments sur sa pratique artistique. Le lecteur y apprend la prémonitions de Balthus lors de la mort d’Alberto Giacometti ou encore sa rencontre avec Dieu. Les thèmes de la mort et de la religion reviennent sans cesse tandis que sa préoccupation principale est d'être obligé d’interrompre son travail sur la toile. Quelques photographies couleurs illustrent ces propos : Balthus priant, le chat angora endormi dans le salon, la salle à manger rustique du chalet, le fidèle dalmatien et enfin Balthus entouré de sa famille.