Art Cologne, une formule qui gagne ?

Comme tous les ans, le salon Art Cologne ouvre ses portes dans une ville en effervescence : vernissages tous azimuts, annonce récente de la donation de 770 Picasso, réouverture du musée Ludwig... Il est à l’image des éditions récentes. 270 galeries ont été triées sur le volet par un jury international pour éviter les dérives qui avaient pu être reprochées aux organisateurs : un salon trop grand, une offre trop imprécise, etc. Plus de la moitié de ces professionnels ont fait le déplacement depuis 20 pays différents dont quatre nouveaux venus, la Russie, la Chine, la Pologne et la République Tchèque.

Du côté des tendances, pas de changement non plus. Vu le succès remporté les années passées, on s’en tient à une formule déjà éprouvée : un vaste panorama de l’art du 20e siècle et deux points forts, la promotion des tendances contemporaines et la sculpture. Pour ce qui est de la nouvelle création, 25 jeunes artistes bénéficiant d’un programme d’aide sont réunis, proposant des œuvres variées à des prix abordables, peintures, photographies, nouveaux médias ou sculptures mangeables en chocolat. En ce qui concerne la section Köln Skulptur, unique en son genre, elle est entièrement consacrée à des sculptures. Parmi les pièces proposées par 21 galeries, on trouve cette année des installations vidéo de Marie-Jo Lafontaine, des marbres de Louise Bourgeois, des chevaux naturalisés de Berlinde de Bruyckerer et un projet du coréen Ik-Joong Kang qui colle à l’actualité. Rescapé de l’effondrement du Wall Trade Center, il a conçu une installation en forme de pagode ornée de mosaïques illustrant les attentats.

Les visiteurs, qui étaient déjà 70 000 l’an passé, devraient eux-aussi affluer à Cologne. Ce public international est très varié. En plus des professionnels qui viennent capter des indications sur la création et le marché de l’art européen, on compte des acheteurs du secteur tertiaire, de grandes entreprises à la recherche de sculptures pour décorer leurs locaux, ou des collectionneurs de la région. En Rhénanie et à proximité de la Belgique ou de la Hollande, Art Cologne se situe au cœur d’une région bénéficiant d’un fort pouvoir d’achat. C’est aussi la rencontre de ce public particulier qui motive les galeristes à faire le déplacement. Yoyo Maeght nous confiait à ce sujet que si la Galerie Maeght est très rarement présente sur les salons, elle a décidé de venir cette année pour la première fois à Cologne afin d’y retrouver sa clientèle déjà bien établie autour d’œuvres bien connues en Allemagne, celles de Kuroda, Marco del Re ou Gasiorowski.