Hybert en pôle position

Comment l'idée du rallye est-elle née?
Fabrice Hybert. Depuis quelques années, je remarquais que l'art était trop souvent cantonné à l'espace du musée ou du centre d'art. Je voulais l'étendre à l'espace environnant, l'étendre à la ville mais je ne trouvais aucun liant. Le rallye automobile m'est apparu comme un bon moyen de sortir de ces limites et de montrer que l'art est proche de la vie.

Quels sont les participants?
Fabrice Hybert. Ils seront au nombre de cent, les habitants de la région ou personnes de passage qui souhaiteront y participer et également quelques artistes invités. Ces derniers viennent d'horizons variés. Il y a Frédéric Vaesen qui viendra avec une de ses voitures customisés, complétement délirante, également une artiste romaine, Elisabeth Benassi et sa Panasonic Car, sorte de monospace aménagé. Leur participation leur permet de trouver un espace d'exposition, de faire connaître au public leur travail et aussi de montrer qu'une œuvre peut également exister en dehors d'un lieu institutionnel.

Parallèlement au rallye, seront présentés, dans le centre, des dessins et des peintures. Quel lien ces réalisations entretiennent-elles avec le rallye?
Fabrice Hybert. Elles lui sont intimement liées, les dessins et peintures sont des pistes pour le participant au rallye. Il est obligé d'y revenir pour pouvoir continuer la course. Cela garantit un échange entre intérieur et extérieur. A l'extérieur du centre, vingt POF (Prototypes d'Objets en Fonctionnement ) sont dispersés dans la campagne, le participant doit les découvrir par l'intermédiaire de ce jeu de pistes dont les dessins et peintures constituent les indices.

Quel propos sous-tend ce «happening»?
Fabrice Hybert. Il s'agit ici de s'intéresser au paysage construit. Le Centre d'art de Vassivière se situe sur une île au milieu d'un lac artificiel. C'est la campagne et pourtant tout a été construit. Je voulais charger ce site d'informations, de sens. Pourquoi ne pas imaginer cet endroit, peuplé de constructions artistiques? L'enjeu était le même lorsque j'ai effectué le rallye à Tokyo, très récemment. Ces deux lieux sont en fait très proches, il s'en dégage la même «lenteur», même si à Tokyo, l'événement avait un autre type de fonctionnement. Il était en même temps sur internet, ce qui est impossible à Vassivières, qui est un lieu un peu coupé de l'extérieur.

Quels sont vos futurs projets?
Fabrice Hybert. Cela fait longtemps que nous pensons, avec le Musée d'art moderne de Paris, concevoir un projet ensemble. Mon souhait serait de transposer ce rallye dans la capitale parisienne, il s'agirait de dérouler l'événement sur une semaine, peut-être début 2002.