L'Homo erectus se pose à Quinson

Pourquoi un musée de la Préhistoire à Quinson ? Les Alpes de Haute-Provence, situées au pied des hautes montagnes alpines et parcourues par de nombreux cours d’eau, ont favorisé l’installation successive, il y a quelques milliers d’années, de groupes humains à la recherche de protection et de voies fluviales permettant les échanges.
Les initiateurs du projet, Danielle Berne et Maurice Petit, tous deux conseillers municipaux de Quinson (Alpes-de-Haute-Provence), désiraient attirer le « touriste moderne » dans leurs contrées. Ils avaient émis le projet de monter une exposition consacrée aux objets retrouvés lors des nombreuses fouilles entreprises par le professeur Henry de Lumley. Ce dernier s’est montré plus ambitieux. Il proposa en 1989, la création d’un musée de la Préhistoire à Quinson. Une proposition qui cheminera lentement… jusqu’au 28 avril 2001, où le musée tant espéré est inauguré. Coût de l’œuvre : 66 millions de francs (10 millions d’euros).

Le maître d’œuvre est l'architecte Norman Foster. Connu pour ses tours à Tokyo, Francfort ou Hong Kong et pour le nouveau Parlement allemand, il s’est attelé au projet en association avec Bruno Chiambretto, un muséographe de Digne. À l’entrée du petit village s'éléve un bâtiment en forme de conque, en béton, aux lignes courbes, offrant 4274 m² de surfaces utilisables sur deux étages. Le visiteur peut en une heure ou deux survoler plus d’un millier d’années d’histoire et d’archéologie, à travers divers objets provenant de 60 sites préhistoriques. Aux 40 000 visiteurs qui l'ont fréquenté depuis son ouverture, le musée propose un parcours muséographique en forme de boucle organisée chronologiquement et par thèmes.

Autour des collections permanentes et des expositions, des visites guidées sont organisées : la grotte de la Baume Bonne, classée monument historique,qui témoigne d’une occupation qui s’étale sur 500 000 ans, et un village préhistorique reconstitué, situé à 500 mètres du musée. L’établissement prévoit, d’autre part, le fonctionnement de deux laboratoires de recherches, opérationnels dès 2002. Profondément ancré dans son patrimoine naturel et patrimonial, le musée s’affiche comme un « concept » qui pourrait faire envie à plus d’un conservateur…