La seconde vie de Léonard

Au début du 16e siècle, Léonard dessine un pont, à la demande de Bajazet II de Turquie. Le pont, que le sultan souhaite «aussi haut qu'une arche», doit relier les deux rives du Bosphore. Léonard conçoit alors un pont de pierre, qui devait être le plus long jamais réalisé, près de 350 mètres et si élevé «qu'un navire , toutes voiles déployées, pourrait passer dessous». Jugé irréalisable par son commanditaire, le projet fut finalement abandonné. Près de 500 ans plus tard, Vebjorn Sand, artiste norvégien polyvalent, découvre le projet et décide de lui redonner vie. Il parvient à convaincre les autorités que le pont peut se construire à n'importe quelle échelle. On opte donc pour une version réduite à 100 mètres de long et 8mètres de haut et qui sera réalisé non en pierre mais en bois, moins coûteux. Le site d'édification est à 30 km, au sud d'Oslo.

Le pont est un assemblage de trois arches d'un bois de tonalité claire, du pin, sur lesquelles vient se greffer, une voie piétonne enjambant l'autoroute. Les mains courantes et les balustrades sont en teck et en acier inoxydable. La réalisation de ce projet, inauguré ce 31 octobre par la Reine Sonja, démontre la validité du principe structurel pensé par Léonard, supportant aisément les réductions. Devant le succès remporté par ce pont, qui fait l'unanimité tant pour sa qualité de construction que pour son esthétique, les villes de Des Moisnes et d'Istanbul se sont déclarées intéressées par une telle construction. Le pont regagnerait -il, 500 ans après sa conception, la cité qui l'a inspirée ?