Une merveille du monde rêvée par Hubert RobertL'étude Oger et Dumont propose aujourd'hui une toile exceptionnelle du peintre des ruines, le Mausolée d'Halicarnasse.
| Le mausolée d'Halicarnasse
Est. : 800 000 / 1 000 000 FF |
C’est au cœur d’une vente éclectique qui réunit un dessin au crayon noir de Fragonard, la Scène champêtre, des paysages de Diaz de la Pena, Daubigny ou Guillaumin, ou un bronze du Saint Jean-Baptiste de Rodin que se niche une toile exceptionnelle d’Hubert Robert, le Mausolée d’Halicarnasse. Surnommé « Robert des Ruines » à cause de son penchant pour les paysages animés de ruines antiques illustres, parmi lesquelles, le pont du Gard, l’ancien portique de Marc-Aurèle ou la Maison carrée de Nîmes, le peintre se consacre ici à l’une des sept merveilles du monde, le tombeau monumental du roi Mausole, élevé en 353 av. J.-C. dans l’actuelle ville turque de Bodrum.
| Le mausolée d'Halicarnasse,
dessin de l'album Moreau Nélaton
© Musée du Louvre |
Mais, contrairement à son habitude, Hubert Robert ne peut poser son chevalet devant les ruines et les saisir sur le vif. Et pour cause, le site d’Halicarnasse n’a été fouillé par Newton qu’à partir des années 1850. C’est donc à partir de la description faite par Vitruve dans ses Dix livres d’architecture et traduite en 1673 par Charles Perrault qu’Hubert Robert a travaillé. S’accordant toutefois les libertés qu’il prenait aussi en peignant sur le motif puisqu’il réduisit les proportions du socle et rajouta quatre colonnes d’angle surmontées de statues. Un croquis préparatoire conservé dans l’album Moreau-Nélaton au cabinet des dessins du Louvre permet de reconstituer la création de cette toile de 1785. Exceptionnelle par son format (111 x 144 cm) autant que par son parfait état de conservation, elle pourrait atteindre 1 million de francs.
|