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Ernst Gombrich tire sa révérence

Samedi dernier, l’historien d’art Ernst Gombrich s’est éteint à l’âge de 92 ans, à Londres, dans sa petite maison d’Hampstead.

Sujet britannique d’origine autrichienne, il étudia l’histoire de l’art à l’université de Vienne avec Joseph Von Schlosser et Mark Dvorak avant de fuir en 1936 les persécutions nazies et de partir pour l’Angleterre. Il y réalisa une brillante carrière, dirigea l’Institut Warburg entre 1959 et 1976, enseigna dans les plus grandes universités (Oxford, Cambridge...). Il acquit une reconnaissance et un succès international. La reine Elisabeth II lui décerna pour son travail et sa contribution exceptionnelle à l’histoire de l’art le titre de membre d’honneur du royaume britannique et il devint Sir Gombrich.

Ernst Gombrich restera un des plus grands historiens d’art du 20e siècle. Auteur de nombreux ouvrages, il s’adressait à tous les publics, amateurs et professionnels. Il a réalisé des ouvrages destinés à un très large public comme sa célèbre Histoire de l’Art, publiée pour la première fois en 1950. Elle a connu 16 éditions et a été vendue, à ce jour, à plus de six millions d’exemplaires dans le monde. Elle reste une référence et sert toujours de livre d’initiation aux arts visuels. Son dernier ouvrage Brève histoire du monde dans la même verve, véhicule à un lectorat très large son amour immodéré de l’histoire.

Mais parallèlement à ces ouvrages grand public, il a écrit des livres incontournables pour les spécialistes, comme Art et illusion (1959) où il s’intéresse à la perception visuelle, Freud et la psychanalyse de l’art (1965) où il s’interroge sur le rapport de l’art et de la psychanalyse, ou Norme et Forme (1966) qui renouvelle l’étude de l’iconologie et de la Renaissance. Au-delà d’être un des plus brillants historiens d’art de sa génération, il était un des derniers grands humanistes.


 Magali Desautez
07.11.2001