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Musées

L'ensemble de Sant'Eustorgio

Collection de foi à Milan

La capitale lombarde, patrie de saint Ambroise et de Charles Borromée, vient d’ouvrir son nouveau musée d’art sacré.

Il peut sembler téméraire d’ouvrir un musée d’art sacré de nos jours. Ou peut-être s’agit-il simplement d’un acte de foi. Et dans le diocèse de Milan, dirigé par Carlo Maria Martini, l’un des plus éminents exégètes de notre temps, cette dernière semble ne pas manquer. Voici donc, dans les salles qui entourent le cloître de la basilique de Sant’Eustorgio, derrière le quartier des canaux, le nouveau Museo Diocesano. Un espace d’exposition de 4500 m2, occupé par plus de 400 œuvres (tableaux, sculptures, fresques, orfèvrerie, etc), organisé en dix sections.


Croix du 16e siècle
Le parcours s’ouvre avec les œuvres provenant de la basilique de Saint-Ambroise, d’école lombarde du 10e siècle. Dès l’entrée s’imposent le buste en bois du saint et la litière sur laquelle son corps aurait été exposé au 4e siècle. La deuxième section est consacrée à des œuvres des 14e et 15e siècles provenant de près de 60 églises du diocèse. La troisième est occupée par 26 toiles de grandes dimensions de la Confraternité du Saint Sacrement, fondée dans la cathédrale de Milan en 1564 et dédiée à la promotion du culte de l’Eucharistie.

Au premier étage, on trouve la splendide collection de «fonds or», des détrempes sur toile de l’école florentine des 14e et 15e siècles, maîtresse absolue de cette technique. A noter dans le cinquième partie les tableaux d’école lombarde et vénitienne des 16e et 17e siècles : une riche série, qui compte notammentLe Christ et la femme adultère de Tintoret. Les salles suivantes exposent les collections qui appartenaient respectivement aux cardinaux Cesare Monti, Pozzonbelli, Federico Visconti et Benedetto Erba Odescalchi. Le parcours s’achève avec un Chemin de Croix (1882-88) de Gaetano Previati, précédé d’un Christ avec Marie-Madeleine de Francesco Hayez (1827).

Le président de la République, Carlo Azeglio Ciampi, s’est rendu à l’inauguration. Et, avec lui, venant directement des musées du Vatican, la Déposition du Caravage. Parmi les nombreuses manifestations liées à l’ouverture on trouve l’exposition «Hommage au musée naissant» qui réunit le tableau du Caravage et celui, sur le même thème, de son maître Simone Peterzano, à côté de nombreuses œuvres provenant de la pinacothèque de Brera et des musées Poldi Pezzoli et Bagatti Valsecchi.


 Valeria Balocco
10.11.2001