| Camille Pissaro, La rue
Saint Lazare, 1893
Estimation : 4 / 6 millions $ |
Un Pissarro en trompe-l'œil ?Sotheby’s met en avant le record atteint par la Rue Saint Lazare de Pissaro pour oublier un bilan plus que contrasté.
Annoncée comme la pièce majeure de la vente et présentée comme l’une des plus belles vues de Paris peintes par Pissarro, la Rue Saint Lazare a remporté un franc succès à la vente du 7 novembre. Six enchérisseurs se sont livrés à une compétition acharnée pour acquérir cette toile finalement adjugée à 6,6 millions $ pour une estimation de 4/6 millions $, marquant ainsi un nouveau record pour une œuvre de l’artiste. À écouter David Norman, co-président du département impressionniste et moderne de Sotheby’s, ce résultat, comme celui des Anémones au miroir noir de Matisse acquises pour 4,2 millions $, soit un prix de 10% plus élevé que celui de 1998, sont significatifs d’un marché fort, attiré par la qualité.
Pourtant, ces quelques bons résultats dissimulent mal un ensemble plutôt décevant. La vente a totalisé 33,1 millions $ pour minimum attendu de 38 millions $. 34 % des 38 lots proposés sont restés invendus. Rares sont les œuvres à avoir été vendues au-delà de leurs estimations, nombreuses sont celles qui ont été acquises pour des prix un peu inférieurs... Faut-il y voir la conséquence de la « petitesse » de la vente ? Les 33,1 millions $ de Sotheby’s sont bien modestes par rapport aux 73 millions $ de la collection Gaffé vendue par Christie’s ou aux 86 millions $ de la collection Smooke proposée par Phillips. Quoi qu’il en soit, c’est un nouveau coup dur pour l’auctioneer, le jour même où s'ouvre le procès de son ancien président, Alfred Taubman, dans l'affaire de fixation des commissions avec Christie's.
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