| Luis Barragán
© Ivam |
Barragán ou la modernité mexicaineL’institut d’art moderne de Valence offre à ses visiteurs un parcours dans l’œuvre de l'architecte.
Né à Guadalajara au Mexique, Luis Barragán fait des études d’ingénieur jusqu’à l’obtention du titre d’architecte en 1923. Il part alors visiter l’Europe. Un périple de deux ans qui lui fait découvrir la France, l’Espagne, l’Italie et la Grèce. Les dessins de jardins de l’écrivain et paysagiste français Ferdinand Bac influencent ses premiers projets. Après avoir travaillé pour son frère, Luis Barragán débute sa carrière en 1927, dans sa ville natale, où il participe à la restauration de la Casa Robles León et de la Casa Aguilar. Son intérêt pour la modernité est déjà perceptible. Durant les trois mois passés à New York en 1931, l’architecte fait connaissance du muraliste José Clemente Orozco et du célèbre Frederick Kiesler. De retour au Mexique, il s’attelle à rénover la maison familiale à Chapala dans laquelle il confronte tradition et modernité. Les détails néoclassiques de l’édifice sont remplacés par un style poussant à l’extrême la tradition populaire mexicaine. De son travail au Parque de la Revolución en 1934 émane un modeste manifeste du style moderne défini comme « le droit de chaque architecte d’interpréter et de développer l’architecture de l’époque à laquelle il vit. »
| Luis Barragán, Tours satellites
1957 © Ivam |
Entre 1935 et 1940, Barragán explore les principes du Style International et du purisme de Le Corbusier. De cette expérience résultent des projets d’appartements et de bureaux réalisés en collaboration avec José Creixell dans la Calle Elba ou dans le Parc Melchor Ocampo. De grandes surfaces vitrées, des balcons saillants, des jardins en terrasses manifestent son goût pour les espaces ouverts. Dans les jardins de Pedregal, l’architecte joue sur l’illusion de perspective grâce à différents types de pavements. En 1965-66, Louis Kahn entre en contact avec lui dans le cadre du Patio de l’Institut Salk de La Jolla en Californie. Sa renommée dépasse dès lors les frontières du Mexique et sa capacité à mêler le langage de la modernité avec l’héritage national ont fait de Barragán l’une des plus grandes figures de l’architecture mexicaine du 20e siècle. Parmi les nombreux prix et hommages qu’il reçoit, citons l’exposition des photographies de son travail au musée d’art moderne de New York en 1976, le premier prix Pritzker en 1980 ou encore l’American Prize en 1987. L’exposition de Valence permet de rassembler, pour la première fois, dessins, esquisses, photographies d’Armando Salas Portugal, meubles et autres documents relatifs à l’activité de Barragán jusqu’à son décès en 1988. À la fois architecte et paysagiste, ses constructions sont surtout ancrées sur le sol mexicain mais sa notoriété est internationale.
| Stéphanie Magalhaes 01.12.2001 |
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