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Marché

William Klein, Christmas shoppers,
New York 1955.
Courtesy Howard Greenberg Gallery.

Paris Photo : l’âge de la maturité ?

Pour sa 5e édition, Paris Photo, qui reste fidèle au Carrousel du Louvre, approche le cap des 100 galeries.

On ne donnait pas forcément cher des chances de Paris Photo lorsque la manifestation a été lancée en 1997. Moins de 50 galeries s’y étaient réunies. Mais le résultat, en termes de fréquentation, se révéla fort honorable, avec 22 000 visiteurs. La croissance a ensuite été continue, le cru 2000 clôturant avec 37 000 entrées. «Nous sommes arrivés au bon moment, explique Rick Gadella, le directeur de la manifestation. Le public et les institutions s’intéressaient à la photo et les tirages restaient abordables.» Cette année, 96 exposants sont présents, provenant de 15 pays. Tous les français, ou presque, sont là, d’Agathe Gaillard à Karel Mennour, de Paviot . Un fort contingent anglo-saxon s’est déplacé et la présence néerlandaise est également significative. En revanche, les pays du sud restent les parents pauvres : trois galeries espagnoles, dont la barcelonaise Palma Dotze, qui est douée du don d’ubiquité puisqu’elle est en même temps à Turin, et une seule italienne.


Jean-Pierre Khazen,
Sans titre, 2000.
Courtesy Galerie E. Perrotin.
Parmi les rendez-vous 2001, on note un premier «statement», c’est-à-dire la présentation par leurs galeries de 8 jeunes artistes allemands, en collaboration avec le gouvernement de Rhénanie du Nord et de Westphalie. Cette expérience devrait continuer l'an prochain avec un autre pays. La présentation de la collection d’entreprise Vivendi, qui rassemble les photographies des studios Universal, est un autre temps fort. Quant à l’exposition autour de la vidéo, elle ne constitue pas en soi un événement original puisque tous les grands salons intègrent désormais ce type d’espace. Mais elle a la particularité de mettre en vis-à-vis quatre structures de diffusion internationales (deux américaines, une hollandaise et une française).


Miwa Yanagi, Minami, 2000.
Courtesy Galerie Almine Rech.
Si la direction ne souhaite pas communiquer le budget de la manifestation, de leur côté, les galeries semblent satisfaites. «Elles ont très bien vendu l’an dernier. Leur chiffre d’affaires a été de l’ordre de 90 millions FF» précise Rick Gadella. Sans réel concurrent – l’Aipad new-yorkais, organisé depuis un quart de siècle - s’intéresse essentiellement à la photo en noir et blanc, Paris Photo compte sur sa particularité pour s’affirmer : «Nous sommes les seuls à réunir à la fois des galeries de photo et des galeries d’art.»


 Rafael Pic
15.11.2001