Géographie à l'orientaleUne exposition vénitienne, consacrée à la cartographie japonaise et chinoise, met en lumière les collections de la Société géographique italienne.
| Carte du Japon et des îles et pays
voisins, avec indication des noms
de provinces, produite à Imari sous
la dynastie Tenpô (1830-1843),
peinture à la main sur plat de
porcelaine, 24 x 29,5 cm |
Brossez-nous brièvement l’histoire de la Société Géographique Italienne.
Franco Salvatori, président.La Société Géographique Italienne est née en 1867 sur le modèle d’autres institutions du même genre en Europe, notamment en France. Elle a été fondée à Florence, qui était alors capitale du royaume d’Italie, par un groupe de géographes et de scientifiques. Les missions d’exploration constituaient au départ son objectif essentiel. Transférée à Rome en 1872, la Société est installée depuis 1927 dans le parc de la Villa Celimontana. L’exploration n’est plus aujourd’hui son activité principale mais elle continue d’avoir un rôle d’institution culturelle avec des conférences, des séminaires, la publication d’une revue et d’ouvrages.
Quel est le patrimoine de la société ?
Franco Salvatori. Nous disposons d’une très belle bibliothèque d’environ 300000 volumes et 4000 périodiques, parmi lesquels se trouvent un certain nombre de séries complètes. Notre cartothèque est particulièrement fournie avec des cartes du monde entier et un point fort, bien entendu, sur la cartographie officielle italienne depuis le début du 19e siècle. Les ressources photographiques sont remarquables avec 120 000 images, dont certaines remontent aux années 1850, sur des paysages ou des sujets anthropologiques. Deux collections sont particulièrement notables : celle d’Ardito Desio, le conquérant du K2, et celle de Giotto Dainelli, sur l’Italie, des années 1920 aux années 1950.
| Plan détaillé de Yokohama, par Hashimoto
Gyokuransai, daté du 10e mois de 1870,
gravure en couleur sur papier, 50 x 108 cm |
Vous exposez une partie du fonds oriental à Venise.
Franco Salvatori. Les pièces de cartographie orientale que possède la Société – environ 2000 – proviennent de deux collectionneurs. L’un était diplomate, l’autre travaillait dans le commerce international. Elles nous ont été données ou vendues à un prix favorable entre 1910 et 1920. C’est la première fois que nous les exposons. Il y a là des objets exceptionnels du 17e au 19e siècle, qu'il est désormais difficile de pouvoir admirer : beaucoup du même genre ont été détruits pendant la Révolution culturelle, les autres font l’objet de collection spéculatives et ne sont donc pas dans le circuit des expositions. Il y a notamment une carte des sanctuaires de l’Islam à l’intention des musulmans chinois. Les lieux saints y sont montrés sous forme de pagodes. On remarque également une splendide aquarelle sur soie des Jardins impériaux et d'autres représentations sur papier de riz, sur soie, sur bois ou sur porcelaine.
L’exposition va-t-elle circuler ?
Franco Salvatori. Elle sera présentée au musée d’art oriental de Rome en mai. Nous souhaiterions qu’elle aille au Japon puisque 2002 sera l’année Italie-Japon mais rien n’a été conclu pour le moment.
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