Nantes : l'art contemporain fait son check-upLe troisième congrès interprofessionnel de l'art contemporain s'ouvre demain à Nantes, avec un agenda chargé.
Le Cipac est une association loi de 1901 qui s’est donnée pour objectif de fédérer tous les intervenants sur le marché de l’art contemporain. Elle est présidée par Chantal Cusin-Berche (présidente de l’Association Française des Centres d’Art). Ses trois vice-présidents sont Catherine Francblin (présidente de la section française de l’Association Internationale des Critiques d’Art), Bernard Zürcher (vice-président du Comité Professionnel des Galeries d’Art) et Thierry Raspail (président de l’Association des Conservateurs d’Art Contemporain). Jean-François Taddei (Directeur du FRAC Pays de Loire) est son délégué général. Les deux premiers congrès se sont tenus à Tours en octobre 1996 et novembre 1998. Ce troisième congrès a été préparé par de nombreux ateliers qui ont eu lieu de juillet à octobre 2001.
Le constat du Cipac est mitigé : s’il note une professionnalisation des milieux de l’art, à tous les niveaux, il remarque dans le même temps que ceux-ci n’ont pas de réel pouvoir de lobbying et qu’ils ne pèsent que faiblement dans les débats politiques et de société. D’où l’intérêt de ces deux journées de débats qui seront centrées autour des thèmes suivants : l’élargissement des liens entre art contemporain et institutions ; le droit d’auteur ; le rôle du secteur privé et de l’incitation fiscale dans la commande aux artistes ; la nécessité d’une éducation artistique ; la position des partis politiques sur le financement de l’art contemporain.
Les débats promettent d’être nourris. Outre les points d’actualité – la loi sur les musées et l’éventualité de pouvoir aliéner des œuvres contemporaines, l’utilisation répétée de l’article Jolibois du nouveau Code Pénal qui facilite aux associations de défense des mineurs une action en justice à l’encontre d’une œuvre d’art – on s’attend à une participation importante lors de la table ronde sur la nouvelle économie de l’art, jeudi après-midi. Après une matinée consacrée à la définition des métiers de l’art contemporain, elle mettra ces derniers en relation avec les commanditaires, publics et privés. Le même jour, sera abordé un point délicat : le droit d’auteur. Dans le système français, si soucieux du volet moral, comment faire face à la multiplication des supports ? Le vendredi matin sera consacré à la figure de l’artiste enseignant, l’après-midi aux rapports de l’artiste avec le politique. A six mois des élections présidentielles, la scène contemporaine saura-t-elle se faire entendre des partis en campagne ? Rien n'est moins sûr. En dehors de l'intervention de Catherine Tasca, jeudi, et de la participation de Christophe Girard, adoint à la culture à la ville de Paris, on note bien peu de décideurs politiques parmi les inscrits…
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