De Toulouse-Lautrec à Karel Appel

En 54 lots, l’étude Kohn invite à survoler l’art du 20e siècle, depuis ses prémices jusqu’à ses manifestations récentes, d’une Tête de jeune garçon croquée par Toulouse-Lautrec sur la couverture entoilée d’un petit album jusqu’à une grande huile de Karel Appel, Bird, peinte en 1985. Toutes les techniques sont rassemblées. On trouve bien sûr des peintures mais aussi des sculptures avec un beau bronze patiné de Bugatti, Deux éléphants l’un derrière l’autre (1 800 000 FF), des œuvres graphiques avec une gouache monochrome, la Papeterie, qui marque les débuts de Mucha comme affichiste (500 000 FF), des céramiques avec une Tête de faune peinte par Picasso sur une plaque de Gien ou des vitraux avec un panneau polychrome de Francis Chigot, souvent considéré comme le rénovateur moderne de cette technique.

Du côté des peintures, l'accent est particulièrement mis sur le tournant du 20e siècle et le retour à l’ordre. Avec le portrait cannois de La comtesse de Fournès de Gervex et un paysage de Guillaumin, peint en 1900 sur les côtes méditerranéennes, Barques à Agay (400 000 FF), on assiste aux derniers sursauts de l’académisme 19e siècle et de l’impressionnisme. Les toiles des années 1920-1930 signées par des peintres français et des membres de l’école de Paris illustrent quant à elles le retour à la figuration et aux thèmes classiques : scènes bibliques avec la Tentation de Saint-Antoine, USA de Pascin ou le Paysage biblique de Rouault (1 million FF), allégories avec Les affluents de la Seine peint par Dufy cinq années après la Fée électricité du Palais de Chaillot (400 000 FF) ou natures mortes avec les Mimosas de Kisling (700 000 FF). Sujets classiques associés à un traitement résolument moderne comme cette Composition aux deux fleurs de Fernand Léger où les motifs floraux flottent dans un espace « dynamique » (2 millions FF).