Dominique Ribeyre : «Drouot a toute sa place»

Vous étiez président de la Compagnie des Commissaires-Priseurs de Paris. Vous venez d’être élu, à l’unanimité, président de la Chambre Nationale des Commissaires-Priseurs. Quelles sont les attributions de ces organismes ?
Dominique Ribeyre. Les Compagnies régionales, au nombre de dix – celle de Paris et neuf en province - sont des organes de discipline tandis que la Chambre Nationale est un organe de représentation. La loi du 10 juillet 2000 a donné deux ans aux commissaires-priseurs pour se conformer à la nouvelle législation, c’est-à-dire se transformer en sociétés commerciales pour ceux qui veulent exercer des ventes volontaires . Jusqu’au 10 juillet 2002, la Chambre Nationale continue donc de représenter l’ensemble des commissaires-priseurs français. Après le 10 juillet 2002, elle ne représentera que les commissaires-priseurs chargés des ventes judiciaires et non plus les maisons de ventes chargées des ventes volontaires. La Chambre Nationale va d’ailleurs changer de nom. Elle s’appellera CNCPJ : Chambre Nationale des Commissaires-Priseurs Judiciaires.

Comment jugez-vous la création d’un syndicat des maisons de vente, à l’initiative de maître Poulain ?
Dominique Ribeyre. Il n’y aura aucun conflit entre nous. Je trouve au contraire que c’est une excellente chose que les maisons de ventes aient leur représentation. Nous serons là pour aider le nouveau syndicat, dont j’approuve la création à 100%.

Drouot a-t-il un avenir face aux mastodontes anglo-saxons ?
Dominique Ribeyre. Je pense que Drouot a toute sa place. L’ouverture du marché va apporter des ventes importantes dans certains domaines comme les livres ou les arts décoratifs. La loi me semble bonne car elle va permettre aux études de se regrouper, sous forme de SA ou de SARL. Il suffira qu’au moins un des titulaires ait une qualification de commissaire-priseur. Il y a actuellement 70 charges à Drouot. Même si tous leurs commissaires-priseurs actuels demandent leur agrément pour conduire des ventes volontaires, je pense que nous assisterons à un mouvement de concentration, surtout dans les premiers mois de l’année prochaine.

On parle d’une prise de contrôle de Drouot SA par Pierre Bergé…
Dominique Ribeyre. J’ai lu, comme vous, son nom dans les journaux. Des discussions sont en effet en cours. Ce que je peux vous dire, c’est que Pierre Bergé est un homme de l’art, un grand collectionneur, qui connaît très bien le monde des enchères, une figure très médiatique qui pourrait parfaitement réunir une majorité de Drouot autour de lui.