Une autre vision du paysage

Sur quel concept est basée l’exposition ?
Pascal Neveux. Le concept est double. Dans un premier temps, il s’agit d’une interrogation sur l’évolution de la photographie et sa valeur aujourd’hui. Nous souhaitions proposer une alternative aux expositions classiques de photographies, en proposant un parcours dans la création contemporaine à travers les travaux des 8 artistes sélectionnés. On assiste à un glissement des arts plastiques aux arts visuels incluant tirages numériques et autres techniques comme les travaux sur vidéo de Thierry Aué et Luc Meichler. Dans un second temps, la notion de territoire alsacien intervient avec la nécessité de travailler en résidence d’artiste comme l’a fait Paulo Nozolino. Le visiteur se trouve confronté à une grande diversité de pratiques et d’écoles chez des artistes issus d’univers différents : musique, cinéma, photographes plasticiens... , toutes présentées dans la grande serre vitrée. La lecture linéaire et la proximité permettent un dialogue permanent d’une œuvre à l’autre et des renvois entre les artistes. Le caractère prospectif de l’exposition permet de présenter des artistes peu ou pas connus.

Quels sont ces artistes ?
Pascal Neveux. La sélection s’est effectuée tout au long de l’année. Les huit artistes correspondent à leur manière à la thématique explorée depuis trois ans par le FRAC Alsace. Thierry Girard présente 10 tirages couleurs de sa série sur le Rhin de Bâle à Rotterdam, Alice Bommer nous fait découvrir ses clichés réalisés au Port Autonome de Strasbourg de 1956 à 1988. La série de 5 grandes photographies numériques de Philippe Lepeut relate son voyage en train entre Paris et Sélestat : bords d’autoroute, zones industrielles ou friches relèvent de la présence humaine et de son intervention sur l’environnement. Il s’agit de donner une image du paysage qui soit différente de la vision romantique. Le travail de Jurgen Nefzger, acheté l’an dernier par le FRAC, s’inscrit dans l’interrogation de l’architecture du quotidien. Comme autant de témoignages sur l’évolution d’un lieu, l’artiste fixe sur des tirages panoramiques les zones pavillonnaires de Sélestat. Les travaux de François Nussbaumer incitent à la réflexion face à ces amas de carcasses compressées et entassées.