Mexico, MexicoLa collection d'art populaire mexicain du cinéaste François Reichenbach rejoint le musée d'arts africains, océaniens, amérindiens de Marseille.
MARSEILLE, 14 nov (AFP) - Une vaste collection d'art populaire du Mexique, rassemblée par le cinéaste décédé François Reichenbach, a élu définitivement domicile dans une salle du Musée d'arts africains, océaniens, amérindiens (MAAOA) de Marseille, qui ouvre jeudi au public, a-t-on appris auprès du musée. Environ 1.300 objets, sur les 3.600 rassemblés par le cinéaste décédé en 1994, déploient leurs couleurs acidulées dans cette salle du musée de la Vieille Charité: masques, céramiques révolutionnaires, tableaux de laine des indiens Huichol, monstres en papier mâché et chandeliers à plusieurs branches ou "arbres de vie".
Cette collection va "ouvrir une fenêtre sur une forme d'art longtemps tenue à l'écart, parfois méprisée des esthètes +officiels+, qui ne voient pas dans cet ahurissant foisonnement de formes, d'idées plastiques, de couleurs, de matériaux, d'assemblage, une grande part de création", estime Alain Nicolas, directeur du MAAOA.
Née dans les années 50, la passion de François Reichenbach, documentariste et réalisateur de fictions qui avait obtenu une Palme d'or à Cannes (1965) et un Oscar à Hollywood (1970), s'était peu à peu transformée en "folie frénétique", selon M. Nicolas. "Il ne se passait pas une semaine sans qu'il commande et reçoive des objets mexicains, le plus souvent par cartons entiers, en provenance de marchands ou de gens qu'il avait filmés durant des cérémonies dans les villes et les villages mexicains", dit-il.
Batman et la Bible
La collection présente quelques oeuvres anciennes et uniques, comme une sculpture en bois de la fin du XIXe siècle représentant Santiago ou des masques du début du XXe siècle. "L'importance de la collection ne se trouve pas seulement dans ces objets rares, mais aussi dans sa composition globale, chacune de ces oeuvres témoignant de l'héritage des cultures précolombiennes mais aussi de la rencontre ou des rencontres avec le Vieux Monde", explique Lisa Baiocchi, anthropologue, chargée de mission au MAAOA.
Des arbres de vie multicolores en céramique célèbrent ainsi Batman, van Gogh ou Lautrec, mais aussi la mort et la Bible. Des tableaux nierikas, réalisés par les indiens Huichol avec des brins de laine collés à la cire d'abeille sur des planches en bois, reproduisent des oeuvres contemporaines, des joueurs de tennis ou de football, au côté des rêves de chamanes.
François Reichenbach, qui à fait don de sa collection à la Ville de Marseille avant de mourir, a réuni 1.623 masques, "le plus vaste ensemble constitué en Europe", selon l'anthropologue: hommes, femmes, diables, animaux, êtres fantastiques, utilisés pour le carnaval, la Semaine sainte, la fête des morts ou Noël.
Dragons, lézards, poissons tirant la langue et juchés sur des pattes de gallinacés : des monstres en papier mâché et caséine, dits Alebrijes, minutieusement peints, matérialisent les cauchemars de Pedro Linares qui a transmis son savoir-faire à sa famille.
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