Peintre dans un jardin anglais

Vérité au-delà de la Manche, erreur en-deçà ? Il est à peu près inconnu en France – où il a pourtant exposé dans les salons des années 1920 - mais sa célébrité est éclatante en Grande-Bretagne. Comment expliquer cet écart ? Laurence Stephen Lowry est né en 1887 à Manchester et a fait partie de la Royal Academy. Il est mort en 1976. L’un de ses collectionneurs les plus avertis était l’écrivain Frederick Forsyth qui s’est défait d’un certain nombre de toiles l’été dernier, après avoir collectionné pendant plus de dix ans les œuvres tardives du peintre. Lors de la vente du 8 juin, chez Christie’s Londres, les neuf tableaux présentés ont été vendus pour 1,7 millions £. Northern River Scene, de 1959, atteignant 443 750 £.

«Il ne s’agit pourtant pas du record pour l’artiste, précise Rachel Hidderley, responsable du département d'art britannique du 20e siècle chez Christie’s Londres. En 1999, une de ses œuvres a atteint 1,75 million £. Lowry a toujours été très apprécié du public anglais pour ses scènes de rue. Il est d’ailleurs présent dans de nombreux musées. Mais la véritable naissance d’un marché pour ses œuvres est à dater de 1995, avec la vente chez Christie’s de la collection du révérend Jeffrey Bennett.». Attiré par les gares, les mouvements de foule, Lowry a également laissé des vues de la campagne anglaise sereines, minimalistes.

Parmi les tableaux de la vacation – matinale – on note A Winding Road, une huile sur bois de 1961, Paddington Station (cette huile sur toile bénéficie de la plus haute estimation, à 150 000 £) ou encore The Black Tower. «Ce tableau, qui a été exposé à la galerie Creuze à Paris en 1957, est estimé à 100 000 £. De tous ceux que nous présentons, c’est celui qui, à mon avis, dépassera le plus facilement son estimation.» Le résultat de la vente, qui comprend aussi des œuvres d’Edward Seago, Ben Nicholson ou Barbara Hepworth, sera suivi avec attention par Phillips et Sotheby’s qui s’apprêtent à célébrer leurs propres «British Sales».