Monet, encore et toujours...Une exposition munichoise illustre l'influence des dernières toiles de Monet sur les artistes des années 50 à nos jours.
| Claude Monet,
La Maison de l'artiste vue
du jardin aux roses, 1922-24,
huile sur toile, 81 x 92 cm,
Musée Marmottan-Monet, Paris.
© Giraudon |
Sous le titre de Monet et la modernité, l’Hypo-Kunsthalle de Munich ne présente pas une nouvelle rétrospective consacrée au plus célèbre des impressionnistes. Elle propose une exposition originale dont le propos est double. Il s’agit de faire redécouvrir la fin de la carrière de Monet, une période somme toute méconnue en Allemagne puisque la majeure partie des trente toiles du maître y sont inédites, leur état de conservation restreignant la possibilité de prêts temporaires. Il est également d’en illustrer la modernité en la mettant en relation avec une cinquantaine d’œuvres modernes et contemporaines d’artistes marqués par cet héritage.
| Sam Francis, Sans titre,
SF 58-262, 1958,
acrylique sur papier,
92,5 x 183 cm,
Galerie Proarta, Zürich
© VG Bild-Kunst, Bonn 2001 |
Dans les années 1890, les Meules inaugurent une nouvelle phase du travail de Monet dont les symboles seront les séries de la Cathédrale de Rouen ou des Nymphéas. Progressivement, le peintre se désintéresse du rendu de la réalité naturelle pour se consacrer à ses sensations devant le motif. Cet anti-positivisme signe la libération du trait et la victoire de la couleur. Désormais elle n’est plus un simple moyen de signifier. Ses qualités intrinsèques et autonomes sont reconnues.
Pourtant à la mort de Monet en 1926, la mode est à la ligne, à la composition et cet héritage tombe progressivement dans l’oubli. Ce n’est que dans les années 1950 que ces toiles inspirent à nouveau des artistes fascinés par la couleur. Aux yeux des expressionnistes abstraits, tachistes et autres peintres informels, la décoration de l’Orangerie des Tuileries devient une Chapelle Sixtine de l’âge moderne. Aux côtés des toiles de Monet, les œuvres signées Sam Francis, Ellsworth Kelly, Willem de Kooning, Jackson Pollock, Mark Rothko, Joan Mitchell, Barnett Newman, Clyfford Still dessinent ce réseau d’affinités et de confrontations.
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