Fondée en 1707 par l'empereur Joseph Ier, Dorotheum est l’une des plus anciennes sociétés de ventes aux enchères au monde. Elle tient son nom de l’ancien couvent où elle était établie à l’origine, le Dorothea de Vienne. Après l’annonce en septembre dernier de son rachat pour 51 millions € par une start-up autrichienne, OneTwoSold, Tante Dorothée, comme l’appellent affectueusement les Viennois, a une nouvelle raison de se réjouir. Il y a cent ans jour pour jour, en présence de l’empereur François Joseph, elle inaugurait une nouveau palais des ventes qui supplantait le vieux couvent de la rue Dorothée, au centre de la capitale autrichienne. Ce luxueux bâtiment néo-baroque, lieu de rencontre très prisé des élégants de la ville, attire aujourd’hui encore de très nombreux collectionneurs internationaux qui assistent aux enchères journalières de la maison, au sixième rang mondial par le volume de ses ventes.
Pour l’occasion, six ventes dites du « Jubilé » se tiendront du 26 au 30 novembre. La semaine débute aujourd’hui avec la
joaillerie, l’une des spécialités de la maison, leader de la vente de bijoux en Autriche, et avec un bel ensemble de
meubles rustiques alpins. Demain, ce sera le tour de
l'art moderne et contemporain, un secteur que Martin Ohneberg, PDG de OneTwoSold, annonçait vouloir développer pour le rendre
«plus profitable ». Mercredi, ce sera celui de l'
argenterie européenne avec un coup de projecteur sur les pièces réalisées pour la cour impériale comme un candélabre commandé en 1828 à Stephan Mayerhofer (600 000 ATS). Suivra jeudi, la vente de prestige consacrée aux
peintures du 19e siècle avec ses trois lots qui pourraient atteindre le millions de schillings, le
Joueur de cithare de Franz von Defregger, le
Grand bouquet de fleurs de Pauline von Koudelka-Schmerling ou
Vers la rive d’Alexander Koester. La semaine se clôturera sur
l'art nouveau et le Jugendstil, avec, à tout seigneur tout honneur, de très beaux lots des Wiener Werkstätte.