| Terres cuites de Tian Shixin |
Salon d'automne : un nonagénaire bien vivantLa manifestation qui vient de fermer ses portes a en ligne de mire son centième anniversaire, qu'elle célèbrera en 2003.
«Nous accueillons les bras ouverts l'époque qui est la nôtre, dit le peintre Jean-François Larrieu, président du Salon d‚Automne.Force à nous d'en orchestre les dissonances». Ils étaient donc 873 peintres, sculpteurs, graveurs, photographes, bricoleurs de talent ou expérimentateurs de nouvelles technologies, présentant chacun une œuvre après avoir été retenu sur dossier et avoir versé une cotisation (1300 FF). Les nombreuses tendances représentées étaient organisées par «familles». Ici, les abstraits lyriques ; là-bas, les nus féminins ; un peu plus loin, les assembleurs de matériaux récupérés, revendiquant une filiation avec l'Art Brut, etc. Tout cela se fondait au fil des allées, dominées, comme au Salon des Artistes Français, qui s'est déroulé il y a quinze jours, au même endroit, par un souci d'élégance et un sens du décor, hérités de l'historique Ecole de Paris. A chacun ses coups de cœur et ses surprises.
Les prix affichés oscillaient entre 2 500 FF et 50 000 FF. La grande toile représentant Gargantua se baignant sous la pluie, présentée par l'argentin Cerredo, était notamment extraordinaire, tout comme les gravures aux allures chamaniques du pyrénéen Estrade. Particulièrement spectaculaire, la partie réservée aux sculptures en terre accueillait cette année un groupe d'artistes chinois virtuoses. Guang Ci présentait des figures d'ivrognes, Tian Shixin, une étonnante famille roulée en boule. Musique classique diffusée en permanence, catalogue soigné et colossal, équipe de bénévoles éminement sympathique fédérée autour d'un président ambitieux, qui s'apprête à créer la maison d'éditions du Salon d'Automne... Si, globalement, le Salon pèche par excès de générosité dans ses choix, sa visite n'en demeurait pas moins une promenade bienheureuse.
| Françoise Monnin 26.11.2001 |
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