L'immigration aura son muséeLe Premier ministre lance un projet de centre d'histoire et des cultures de l'immigration.
PARIS, 22 nov (AFP) - Lionel Jospin a lancé jeudi le projet de création d'un "Centre national de l'histoire et des cultures de l'immigration", en annonçant qu'une "mission de préfiguration" serait désignée "très prochainement".
Le Premier ministre a fait diffuser un communiqué à l'issue de la remise d'un rapport réalisé à sa demande par Driss El Yazami, délégué général de l'association Génériques, et Rémy Schwartz, maître des requêtes au Conseil d'Etat.
Cette institution sera "à la fois un lieu de mémoire, un outil de politique culturelle et un lieu de vie et d'échanges ayant vocation à fédérer les initiatives", a précisé M. Jospin. Dans son entourage, on insiste sur la nécessité d'un "lieu vivant", en récusant le terme de "musée" jugé trop restrictif.
Les auteurs du rapport estiment que le "champ" du centre doit être "l'histoire des personnes de nationalité étrangère venues s'installer sur le territoire national depuis 150 ans".
La décision sur le site retenu pourrait être annoncée "d'ici à la fin de l'année", a-t-on indiqué à Matignon. Le rapport évoque des "hypothèses" de localisation. Il en retient trois : Saint-Denis, Marseille et Paris. Aussi bien dans le rapport qu'à Matignon, on semble avoir une préférence pour la capitale, "symbole très fort de reconnaissance nationale de l'immigration" qui en outre "faciliterait l'inscription du centre dans les réseaux internationaux".
Les auteurs écartent en revanche le site de l'île Seguin à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), souvent envisagé ces dernières années, notamment par le ministre de la Ville Claude Bartolone, de même que Vaulx-en-Velin (Rhône). Pour eux, l'île Seguin, lieu des anciennes usines Renault, est trop marquée par la "dimension ouvrière". La création du centre "marquera la reconnaissance de la contribution des immigrations à l'histoire de la République", estime Lionel Jospin dans son communiqué.
Il en profite pour "réaffirmer que l'intégration est au coeur des valeurs républicaines". "Vivre ensemble suppose en effet que soient combattues sans répit les discriminations qui frappent encore trop souvent certains de nos concitoyens, afin que l'égalité des droits politiques, économiques et sociaux
soit une réalité".
"Réciproquement, l'engagement de la société tout entière pour que soit assuré le respect des droits fondamentaux implique que ceux qui ont fait le choix de vivre dans notre démocratie en respectent toutes les valeurs", ajoute-t-il.
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